porta

porta
Daniela Iaria, "Attraverso la porta bianca-fiume", 39x41 cm, 2004.

mercredi 3 mars 2010

Tiziana Colusso

Tiziana Colusso, écrit des nouvelles, des pièces de théâtre et des articles, notamment pour la République de Lettres et dirige la revue Formafluens. Elle a étudié à l'Université de Rome et de Paris (Paris-Sorbonne). Elle est chargée des projets internationaux pour le Sindacato Nazionale Scrittori (Syndicat des Écrivains italiens), et a été élue en 2005 au Congrès européen des Écrivains à Bruxelles. En 2007, elle publie le recueil Il sanscrito del corpo (Ed. Fermenti), en 2009 La lingua langue (Formafluens).

[Inédit]



à la nage dans le vide


a nuoto nel vuoto ispiro-espiro a braccia larghe…

I.
et puis tout enfin est vanité ou bien vacuité – vanitas, vacuum,
éloge du renoncement, de la raréfaction – tout est une salubre
cérémonie des adieux au trop plein de pensées valises rencontres
matière du monde – inaperçu des microcéphales terrestres l’univers
, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , se raréfie
comme un gâteau trop levé. Les molécules fuient les unes des autres,
exponentielles, on fait de la place au souffle dans le vide qui
, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , calmement inexorable
répartit les électrons, les pages, les occasions

[…]


IV.
Et falta le clapotis liquide des vasques bleues vertes orange dans
, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , le jardin
de la Grande Mosquée, des eaux que j’imagine murmurer
en español, malgré l’emplacement parisien, mémoires mauresques
de l’Alhambra peut-être, ou bien mémoires involontaires d’un
, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,linguisme biologique
plus que logique : la voz de l’agua, corriente su las silabas rotundas
de la lengua española et sur les galets rêches et doux à la fois d'une
, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,langue arabe
fantasmée lors d’anciens entretiens amoureux ici même, à Paris,
mais voici que tout cela n’a plus d’importance, dans le rêve juste un
, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , détail
devient gigantesque : et c’est l’absence déchirante de l’eau, que
, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , falta de murmurar
dans ces vasques entartrées, par économie ou paresse qui sait, ou
, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , fin de,saison
(on ne dirait pas, mais octobre pèse déjà sur les feuilles) et le vol
, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,liquide
s'arrête, élan perdu, au bord de la vasque, se replie le rêve
comme les ailes d’un paon qui depuis des millénaires désormais a
, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,, , , , ,renoncé à la danse
du vol, suspendu entre la matière vivante
d’oiseau et la matière morte de statue, dans l’attente d’une
, , , , , ,, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,, , , , , , , , , , autorisation
à décoller.

,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,, , ,,,,,,,,
,© les auteurs & CIRCE


a nuoto nel vuoto

(ined.)

I.

poi tutto finalmente è vanità o forse vacuità - vanitas, vacuum,
elogio della rinuncia, della rarefazione – tutto è una salubre
cerimonia degli addii dal troppo pieno di pensieri valigie incontri
materia del mondo – inavvertito ai microcefali terrestri si
rarefa
, , , , , , , , , , , , , , , , ,, , , , , , , ,, ,, ,, , ,, , , , l’universo
come una torta troppo lievitata, le molecole fuggono le une
dalle
, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,, , , , ,,, , , ,, , , , , , , altre,
esponenziali, si fa spazio al respiro nel vuoto che
quietamente
, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,, , , , , , , , ,inesorabile
spartisce gli elettroni, le pagine, le occasioni


IV.

E falta il gorgoglio liquido delle vasche blu verdi arancio nel jardin
de la Grande Mosquée, acque che immagino mormorare
in español, nonostante l’ubicazione parigina, memorie moresche
dell’Alhambra forse, ou bien mémoires involontaires di un linguismo

, , , , , , , , , , , , , , , , ,, ,,, , ,, , , , ,, , , , , , , , , , biologico
più che logico: la voz de l’agua, corriente su las silabas rotundas
de la lengua española e sui ciottoli ruvidi e insieme dolci di una

, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,lingua araba
trasognata in antichi conversari amorosi proprio qui, à Paris,
ma ora tutto questo non importa più, nel sogno un dettaglio soltanto
diventa gigante: ed è l’assenza struggente dell’acqua, que falta de,

, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,, , ,, , , , , , ,murmurar
in queste vasche incrostate, per risparmio o pigrizia chissà o fine di,

, , , , , , , , , , ,, , , , , , , , , , , , , ,, ,, , , , , , , , , , stagione
(non sembra, ma ottobre appesantisce già le foglie) e il volo liquido
s’arresta senza più slancio a bordo vasca, si ripiega il sogno
come ali di un pavone che da millenni oramai ha rinunciato alla danza
del volo, sospeso tra la materia vivente
d’uccello e la materia morta di statua, in attesa di un’autorizzazione
a decollare.