porta

porta
Daniela Iaria, "Attraverso la porta bianca-fiume", 39x41 cm, 2004.

dimanche 2 octobre 2011

Maria Grazia Calandrone

Romaine née à Milan (1964), poète et performer, animatrice radio, rédactrice du mensuel "Poesia", Maria Grazia Calandrone s'occupe aussi de critique littéraire (en particulier pour "il manifesto"). Interventions , lectures théâtrales et manifestations poétiques fréquentes. Elle a publié plusieurs recueils (La scimmia randagia, Milan, Crocetti, 2003, prix Pasolini Opera Prima), jusqu'à Sulla bocca di tutti (id. 2010) ou Atto di vita nascente (Faloppio, LietoColle 2010), et participe à des performances publiques. L'infinito mélo, pseudo-roman, a récemment inauguré une collection de l'éditeur Sossella avec CD de ses propres textes.



L'ultima stanza



La dernière pièce


Avec le temps la complexité de la maison

s’accroît – c’est un filtre alchimique, un décanteur

d’eaux industrielles mélangées

à des métaux solaires – qui dépose l’or du monde

par les fenêtres dans nos cheveux.

Assis, nous sommes inclus dans la recréation

étant donné une marge concrète de manœuvre dans les espaces communs.

Nous tombons goutte à goutte du bec des alambics

directement sur les objets

au niveau du sol, la voix lointaine. Nous apprenons à reconnaître

la mèche effilée, la plainte

de l’animal dans le distique prolongé des colporteurs.

Par l’ouïe nous jetons hors du corps (fermé

et très noir) de rayonnantes racines.

Maintenant les portes sont ouvertes : rêves

du dimanche. Le peuple

fait communiquer ciel et terre avec ses propres besoins.

Mais nous ne savons pas dans notre maison – étant donné

la délicatesse et l’abondance des organes, quelle est sa finesse.




Corps-diaphragme en majeure partie


De la végétation affleure le corps

des pommiers – avec leurs médaillons d’or. Bannières de calme plat

dans le blanc de la machine adriatique – déboussolée

par la tempête immobile des estacades, sanctuaires tangants

de bois et de rebuts

ferroviaires sur plusieurs mètres de mer. Les hommes de la montagne

dominent l'Inquiet de leurs plateformes – ils prolongent dans le deuil

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . des eaux

la terre, sa verdeur de meule sylvestre – et le soleil

règne plus grand que la peur.

Les manches retroussées, les pieds nus

- de la côte ils prononcent les Nombres donnés

par les étrangers

qui cultivent l’ange des rêves – cœurs pleins de larves

et de pissenlits – arrachés à la beauté boréale. Ah, si nous étions !

forêts de mâts dans la brume – voici le Souverain Ensemble

sur les taches du Neutre de tous les jours – le pollen dispersé

par le vase des siècles, où la somme des tempêtes est égale

au froncement inconstant d’un sourcil.

Mettez donc ma santé à côté de celle de notre frère

avec des projections de neige polluante sur les pins

qui ont des ombrelles de méduses terrestres pour que rien ne manque,

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . pas même

des roses hématiques et des rouleaux de parchemin dans les mains ou

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . .. .. . . discours

sur le climat et le sol et sur les passerelles rongées, qui changent

la mer en terre – frêles – comme toi mon amour, qui sillonnes le large

de tes sabots de pierre et manifestes une originelle collision.



. . . . . . . .. . . .de : L'illuminista - Poeti anno zero, n. sp. (fév. 2011)

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